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Kristýna Holubová et Lucie Poubová, initiatrices du mouvement de swap en République tchèque, partagent leur vision sur la durabilité et l’impact de la surconsommation.

Kristýna Holubová et Lucie Poubová, deux pionnières du mouvement de l’échange de vêtements en République tchèque, partagent leur parcours et leur vision de la durabilité, un concept qui a pris forme tout au long de leur vie. Dans une récente interview, Kristýna a évoqué son enfance dans un village, rappelant que « la litterie éparpillée dans la forêt m’a toujours ennuyée », tandis que Lucie a raconté ses souvenirs d’un chalet de chasse avec son grand-père, un fervent défenseur de l’environnement. Elle a mentionné avoir perdu de vue ces valeurs durant son adolescence, époque où sa garde-robe comptait jusqu’à trois mille vêtements. Ce n’est qu’après avoir visionné le film “Ušili to na nás” en 2011 qu’elle a réalisé l’impact de la production textile sur l’environnement.

L’une des initiatives phares de Kristýna et Lucie est le concept de “SWAP”, qui consiste en un échange de vêtements. Ce système permet aux participants d’apporter des articles dont ils n’ont plus besoin, de les trier et de les échanger contre d’autres. Les deux femmes ont organisé leur premier événement de swap en 2016, après s’être rencontrées lors d’une conférence sur le zéro déchet à Prague, où la blogueuse Bea Johnson, célèbre pour son mode de vie zéro déchet, a également été présente.

Interrogées sur ce que signifie la durabilité pour elles aujourd’hui, Lucie a souligné que cela implique qu’« aucune personne, ni la nature, ne soit exploitée dans le processus de production », ajoutant qu’il est essentiel de penser à la durabilité pour tous, y compris pour elles-mêmes. Kristýna a également souligné l’importance de savoir où faire ses achats, notant que de nombreuses grandes marques de mode rapide mettent en avant des collections écologiques, mais que celles-ci ne sont souvent qu’un stratagème marketing.

Concernant la question de la surconsommation, Kristýna a averti que le marché de seconde main peut également être touché par cette problématique, mentionnant qu’il est crucial de fixer des limites sur les achats, même d’articles d’occasion. Lucie a ajouté qu’une bonne approche consiste à se poser la question de la nécessité d’un achat avant de procéder.

L’événement du SWAP a non seulement pour but de prolonger la vie des vêtements, mais également de transmettre des connaissances, avec des ateliers durant lesquels des experts partagent des techniques telles que le tricot ou la couture. En six ans, les deux femmes ont réussi à traiter près de 280 000 kilos de vêtements dans le cadre de leurs swaps, et elles s’apprêtent à organiser le plus grand festival de swap de l’histoire, prévu pour fin avril avec environ quatre-vingts événements à travers la République tchèque et un à Bratislava.

Lucie a expliqué que pour garantir le bon fonctionnement des événements, ils imposent des limites sur le nombre d’articles que chaque participant peut apporter et emporter. Cela permet d’assurer la qualité des vêtements échangés et d’éviter les abus. Pour les vêtements non pris lors des swaps, Kristýna a précisé qu’une partie est conservée pour le prochain événement, tandis que le reste est donné à des organisations caritatives.

En conclusion, le SWAP Festival représente non seulement une opportunité d’échange de vêtements, mais également une manière de sensibiliser le public aux enjeux de la durabilité et de l’économie circulaire, tout en reliant différentes générations autour d’un objectif commun.

Source: Noah Wire Services