Entre rock and roll et esthétique futuriste, Junya Watanabe dévoile une collection qui interpelle et provoque à la Semaine de la mode à Paris.
Le samedi matin à 9 heures, Paris s’éveille, mais pour ceux qui participent à la Semaine de la mode, la journée commence parfois après une courte nuit. C’est le sixième jour des festivités de la mode à Paris, et la designer Junya Watanabe est prête à dévoiler sa dernière collection. Situé dans un grand bâtiment industriel, caché derrière une façade haussmannienne anodine, l’espace dépouillé est plongé dans l’obscurité. Les invités, y compris la journaliste et sa complice Diane, se déplacent avec précaution, évitant les cordons et les surfaces inégales. Les lunettes de soleil masquent autant la fatigue que l’excitation palpable pour ce qui va suivre.
La collection de Watanabe s’inspire principalement du rock and roll, avec des influences accentuées par Jimi Hendrix et les tendances des années 60 à 80. Les pantalons en cuir ajustés et évasés sont combinés à des vestes de moto en cuir dont les formes rappellent l’origami plutôt que l’habillement traditionnel. Les structures géométriques massives jaillissent des épaules et des bras des modèles, aboutissant à des silhouettes de plus en plus déstructurées et avant-gardistes. Un détail saisissant est l’intégration de bottes en cuir dans les manches des vestes, qui semblent défier les conventions avec une innovation audacieuse.
Parmi les créations, on trouve un trench noir où le latex et le cuir sont associés à la manière d’une mosaïque. Une veste boléro en fourrure de plumes, avec de larges épaules arrondies, se marie avec un pantalon en velours, tandis que les textures noires se complètent harmonieusement. Des perruques blonde assemblées forment un illustre blouson à frange, et le terme de “pièce maîtresse” semblerait avare pour décrire l’audace de cette approche. À mesure que la musique change vers des mélodies plus romantiques propres au rock britannique, Watanabe présente des robes en velours bleu profond avec des cols en dentelle, souvent complétées par des bottines Doc Martens.
Le travail de Watanabe rend hommage à la géométrie et au rétro-futurisme, oscillant entre l’habillement technique futuriste et le cubisme revisité, tout en affirmant une attitude audacieuse et provocatrice qui réveille instantanément le public présent. À travers ces diverses formes présentées en vignettes, Junya Watanabe nous invite à explorer son exploration des formes et des contextes, élevant ses créations au rang d’art, davantage que de mode. Cela souligne le caractère artistique intrinsèque de son travail, qui lui a valu une reconnaissance soutenue dans le milieu. Watanabe incite ainsi chaque spectateur, critique ou amateur de mode à analyser en profondeur ses créations, considérant chacune comme une sculpture à part entière.
Source: Noah Wire Services
